"Ci troviamo in una situazione di capitolazione "

Le Monde       081010

"Ci troviamo in una situazione di capitolazione "

intervista a Jean-Pierre Petit, capo economista di Exane Paribas

●    E’ già iniziato Il processo di trasferimento del potere economico, finanziario, politico ed anche tecnologico e politico dall’Occidente verso i paesi emergenti che, Cina in testa, sono i grandi vincitori del decennio.

o   Si moltiplicano le acquisizioni di attivi occidentali a parte dei fondi sovrani o delle multinazionali dei paesi emergenti.

●    Una delle maggiori differenze rispetto alla crisi del 1929 è proprio il peso dei paesi emergenti nell’economia mondiale, una ragione di speranza.

●    I poteri pubblici sono troppo lenti a reagire, sono costretti oggi ad improvvisare;

o   le crisi precedenti hanno dimostrato che si pagano molto cari gli errori o i ritardi delle autorità pubbliche.

●    Troppo poca concertazione internazionale.

●    Occorrono immediate misure eterodosse: nazionalizzazioni di altre banche fragili o iniezioni di capitale, generalizzazione delle garanzie pubbliche alle obbligazioni della banche, aumento del bilancio delle banche centrali, nuova riduzione del tasso …

o   il tutto con il rafforzamento della cooperazione internazionale, oltre il G8.

Piuttosto catastrofica la riunione in Europa del G4.

Le Monde       081010

"Nous sommes dans une situation de capitulation"

LE MONDE | 10.10.08 | 11h17

Jean-Pierre Petit, vous êtes chef économiste chez Exane BNP Paribas. Comment expliquez-vous l’ampleur de la chute des marchés financiers ?

Les marchés ont perdu tout repère. Les Américains appellent cela une situation de capitulation. La crise est multiforme. Elle touche une foule d’acteurs et presque toutes les classes d’actifs : les actions, les obligations des entreprises, les dérivés de crédit, les matières premières… Des hedge funds sont contraints de procéder à des "ventes de détresse" en raison des pressions des banques et de leurs clients qui veulent récupérer leur argent. La baisse appelle la baisse, ce d’autant qu’il y a des vecteurs d’accélération du stress, en particulier les dérivés de crédit et les normes comptables.

Pourquoi la baisse concertée des taux directeurs des banques centrales n’a-t-elle pas stoppé l’hémorragie en Bourse ?

–   Depuis la mi-septembre et le lâchage de Lehman Brothers, les autorités publiques ont un train de retard par rapport aux attentes des marchés. En laissant cette banque d’investissement sombrer, les autorités américaines ont commis une erreur. Il y a par ailleurs trop d’inconnues autour du plan Paulson pour ramener la confiance. Les pouvoirs publics sont trop lents à réagir et ils sont aujourd’hui obligés d’improviser. Il y a aussi trop peu de concertation internationale.

–   En Europe, la réunion[e] du G4 a été plutôt catastrophique. Et l’expérience des crises précédentes montre que les erreurs ou les retards des autorités publiques se paient très cher.

Comment restaurer la confiance ?

–   Il ne faut plus hésiter à prendre des mesures hétérodoxes pour prévenir tout risque déflationniste : nationalisations de nouveaux établissements fragiles ou injections de capital, généralisation de la garantie publique des obligations bancaires, augmentation du bilan des banques centrales, nouvelles baisses de taux et nouveaux plans de relance budgétaire, allégements prudentiels et comptables… Tout ceci doit se faire dans le cadre d’un renforcement de l’action de coopération internationale, au-delà du G8.

La crise va-t-elle accélérer le basculement du pouvoir économique et politique de l’Occident vers les pays émergents ?

–   Ce processus est déjà entamé. Les pays émergents, la Chine en tête, sont les grands gagnants de la décennie. On assiste à un transfert de pouvoir économique, financier, politique et même technologique.

–   Depuis cinq ans, la consommation aux Etats-Unis et en Europe (sauf en Allemagne) a été artificiellement gonflée par la bulle immobilière, qui n’aura abouti qu’à favoriser la rente, creuser les inégalités entre générations, fabriquer de la dette des ménages, du déficit extérieur tout en menaçant de faire imploser le système financier international. Cette bulle nous aura fait perdre beaucoup de temps.

–   Désormais, les acquisitions d’actifs occidentaux par des fonds souverains ou des multinationales des pays émergents vont se multiplier. Bien sûr, ces derniers vont souffrir du ralentissement, mais ils devraient résister. L’une des grandes différences avec la crise de 1929 est précisément le poids des pays émergents dans l’économie mondiale. C’est une raison d’espérer.

Propos recueillis par Jérôme Porier

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