Il Tibet disturba la diplomazia cinese del papa

Le Figaro       080320
Il Tibet disturba la diplomazia cinese del papa
corrispondente dal Vatican Hervé Yannou

●    La repressione cinese imbarazza Benedetto XVI, impegnato nella normalizzazione delle relazioni della Chiesa cattolica con Pechino, una delle sue grandi sfide diplomatiche.

●    Dopo una settimana di silenzio, nonostante si preoccupi di trattare con riguardo Pechino è stato costretto a reagire da un inizio di polemica, facendo pubblico appello al dialogo e alla tolleranza.

●    Il cardinale Sodano, ex segretario di Stato pontificio e decano del collegio cardinalizio:  «C’è il momento per tacere e il momento per parlare. Siano tutti vicini al popolo tibetano e al popolo cinese».

o   L’agenzia d’informazione dei vescovi italiani, SIR, ha spiegato che l’assenza di reazione del pontefice non era dovuta a “disprezzo” per una regione dove non ci sono cristiani, ma al “dialogo difficile con Pechino”.

o   Il vescovo di Hongkong, Joseph Zen ZeKiun, non condivide l’atteggiamento morbido del Vaticano; nelle meditazioni della via crucis, riferendosi a Pechino: «Pilato sono tutti coloro che detengono l’autorità come strumento di potere e non tengono conto della giustizia»

– Lo scorso autunno Benedetto XVI non aveva ricevuto il Dalai Lama in visita in Italia, ricevuto solo dall’arcivescovo di Milano;

– ai primi di marzo in Vaticano c’è stata una riunione speciale sulla Cina per tirare il bilancio dell’attività del pontefice e decidere la strategia futura;

– ribadita la volontà di riconciliare chiesa ufficiale, controllata dal PCC, e chiesa clandestina rimasta fedele a Roma per oltre 50 anni;

– il Vaticano è d’accordo con la richiesta posta da Pechino come condizione della ripresa delle relazioni diplomatiche (interrotte nel 1951) di chiudere la nunziatura di Taiwan,

chiede però garanzie sul rispetto della libertà religiosa in Cina e il diritto del Papa di nominare i vescovi.

Le Figaro        080320
Le Tibet gêne la diplomatie chinoise du Pape

De notre correspondant au Vatican Hervé Yannou

19/03/2008 | Mise à jour : 22:48 | Commentaires 19

–   La répression chinoise embarrasse Benoît XVI, engagé dans la normalisation des relations de l’Église avec Pékin. Mais un début de polémique l’a contraint à réagir mercredi, en dépit de son souci de ménager l’empire du Milieu.

Politique des petits pas ou des coups de boutoir ? La normalisation des relations avec la Chine et la régularisation de la situation de l’Église catholique dans l’empire du Milieu est l’un des grands défis diplomatiques de Benoît XVI. Si le dégel est amorcé et le dialogue noué, il reste au Saint-Siège à ménager les susceptibilités chinoises en tenant compte de la réalité de l’Église dans le pays et du contexte international.

–   La répression chinoise au Tibet a ainsi embarrassé le Vatican. Après une semaine de silence, Benoît XVI a publiquement appelé mercredi au dialogue et à la tolérance. « Les problèmes ne se résolvent pas avec la violence, mais s’aggravent seulement » , a-t-il déclaré à la fin de son audience générale hebdomadaire.

–   Depuis dimanche, en Italie, le mutisme du Saint-Siège sur les événements au Tibet avait cédé la place à la polémique. « Il y a un moment pour se taire et un moment pour parler » , avait commenté, mardi, le cardinal Angelo Sodano, ancien secrétaire d’État du Saint-Siège et doyen du collège cardinalice. « Nous sommes tous proches du peuple tibétain et du peuple chinois », avait-il ­encore souligné.

–   La veille, l’agence officielle d’information des évêques italiens (SIR) avait publié une note explicative : l’absence de réaction du Saint-Siège n’était pas du « mépris » pour une région d’où les chrétiens sont absents, mais la conséquence d’un « dialogue difficile avec Pékin » dont l’objectif est d’améliorer la situation de l’Église en Chine. La révolte du Tibet est tombée au plus mal. Une délégation chinoise était reçue en secret mardi au Vatican, a-t-on confirmé au Figaro.

Instaurer un dialogue

–   Le Saint-Siège veut-il ménager Pékin pour ne pas remettre en cause les résultats déjà obtenus ? Le Vatican peut faire preuve de pragmatisme. Cet automne, Benoît XVI n’avait pas reçu le dalaï-lama en tournée en Italie. Après une première rencontre discrète, un an auparavant avec le Pape, le chef ­spirituel des Tibétains s’était entretenu avec le cardinal archevêque de Milan, l’une des grandes figures de l’Église dans la péninsule. Puis au début du mois de mars s’est tenue au Vatican une réunion spéciale sur la Chine afin de dresser un bilan de l’action pontificale et de déterminer la stratégie à venir.

Le Saint-Siège a alors répété son souhait d’instaurer un dialogue « respectueux » avec les autorités chinoises et de trouver une solution pour réconcilier l’Église officielle, contrôlée par le parti communiste, et l’Église clandestine restée fidèle à Rome pendant plus de cinquante ans.

À l’approche des Jeux olympiques, les autorités chinoises tentent aussi de multiplier les gestes d’ouverture pour démontrer au monde entier sa bonne volonté.

–   Pékin rappelle toujours que l’une des conditions posées au rétablissement des relations diplomatiques avec le Saint-Siège, rompues en 1951, est la fin de la nonciature à Taïwan.

–   Une solution acceptée depuis plusieurs années à Rome, où l’on voudrait de véritables garanties quant au respect de la liberté religieuse en Chine et le droit du Pape à y nommer personnellement les évêques.

Pilate et la « justice »

–   Car le Vatican ne fait pas que ménager Pékin. Tous les acteurs du dossier ne partagent pas le même point de vue. Les diplomates du Saint-Siège penchent pour la souplesse. Ce qui n’est pas toujours le cas du cardinal Joseph Zen Ze-Kiun, évêque de Hongkong. C’est pourtant à ce dernier que Benoît XVI a confié cette année les méditations du chemin de Croix du Colisée, un événement retransmis dans le monde entier.

Vendredi soir, en présence du Pape, les textes du prélat seront lus dans le lieu symbolique des premiers martyrs chrétiens à Rome. Le cardinal est sans ambiguïté sur les persécutions, l’absence de liberté religieuse et la division de l’épiscopat en Chine. « En pensant à la persécution, nous pensons aussi aux persécuteurs », a-t-il écrit.

Commentant le rôle de Pilate dans la mort du Christ, l’évêque souligne à l’intention de Pékin : « Pilate est l’image de tous ceux qui détiennent l’autorité comme instrument de pouvoir et ne tiennent pas compte de la justice ». Puis, dans une prière, il demande que « les personnes constituées en autorité » aient « le courage de respecter la liberté religieuse ». Des propos qui pourraient fortement déplaire

aux Chinois.

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