Il parlamento iracheno ha adottato il federalismo senza i sunniti

Cécile Hennion

Il parlamento iracheno ha adottato il federalismo senza
i sunniti

11 ottobre 2006: approvata
dal parlamento iracheno la legge che crea lo Stato federale (200 articoli),
grazie ai voti dell’Alleanza sciita e della coalizione curda hanno 181/275
seggi, oltre la maggioranza richiesta del 50%.

Il federalismo sarà applicato solo fra 18 mesi.

  • contraria
    la coalizione dei partiti sunniti, che ha cercato di boicottare la seduta;

  • si
    sono uniti ad essa il partito di Moqtada Al-Sadr e il Partito della Virtù
    (Hezb-Al-Fadhila) di Mahmud Yaacubi, due formazioni sciite che respingono il
    federalismo.
  • Condannata
    la decisione da parte di Adnan Al-Duleimi, dirigente del Fronte della concordia,
    gruppo sunnita di 44 deputati,: «L’inizio di un piano per dividere l’Irak».
  • I
    sunniti temono che la riorganizzazione delle attuali 18 province in regioni
    federali porti a una divisione in mini-stati comunitari, curdo al Nord e sciita
    al Sud, lasciando alla comunità sunnita l’Ovest e il centro, zone desertiche e
    senza petrolio.
  • La
    legge prevede un meccanismo che consente alle province di raggrupparsi in
    regioni autonome con importanti poteri decisionali da attuare tramite
    referendum locali, principio enunciato nella Costituzione approvata nell’ott. 2005.

A fine sett. 2006 è stato approvato un compromesso
che stabilisce che la Costituzione potrà essere modificata; costituita una
commissione ad hoc.Le Monde 061013
Cécile Hennion
Le Parlement irakien a adopté le fédéralisme sans les sunnites

Le Parlement irakien a adopté,
mercredi 11 octobre, la loi controversée créant un Etat fédéral. La coalition des partis sunnites,
fermement opposée à ce projet, a tenté de faire barrage en boycottant la séance
.

Elle a été rejointe par le parti de
Moqtada Al-Sadr et le Parti de la vertu (Hezb Al-Fadhila) de Mahmoud Yaacoubi,
deux formations chiites qui rejettent également le fédéralisme.
Cela n’a cependant pas suffi à faire le
poids face à l’Alliance chiite et à la coalition kurde, qui disposent ensemble
de 181 des 275 sièges du Parlement, soit plus que la majorité requise des 50 %.
Les 200 articles de la nouvelle loi ont donc pu être adoptés sans difficulté.

– Le dirigeant du Front de la concorde, groupe sunnite de 44 députés,
Adnan Al-Douleimi, a immédiatement condamné cette décision, déclarant que
celle-ci constituait le "début d’un plan pour diviser l’Irak".
"Nous avions espéré que les problèmes des violences communautaires
seraient résolus, a ajouté M. Douleimi. Espérons que nous n’allons pas assister
à une autre flambée de violence". Un autre député de sa formation, Salman
Joumaïl, a estimé que c’était "une recette pour la division du pays",
ajoutant que le "moment était mal choisi".

Les sunnites redoutent que la réorganisation des 18
provinces actuelles en régions fédérales aboutisse à une partition du pays en
mini-Etats communautaires, kurde au nord et chiite au sud, qui cantonnerait la
communauté sunnite dans l’ouest et le centre irakiens, des zones désertiques et
dépourvues de ressources pétrolières
.

Le président du Bloc
chiite, Abdel Azziz Al-Hakim, chef du principal groupe parlementaire, a dénoncé
la position sunnite et salué le vote du Parlement qui, selon lui, "va dans
l’intérêt du peuple irakien". La loi, a-t-il déclaré, sera "un facteur d’unité face aux ennemis
de l’Irak – les baasistes, les saddamistes, les criminels et les Takfiris

("excommunicateurs" radicaux sunnites qui considèrent les chiites
comme hérétiques) qui rejettent le fédéralisme, tout comme ils avaient précédemment
rejeté la Constitution."

– La loi sur le fédéralisme prévoit un mécanisme permettant aux provinces de se regrouper en
régions autonomes dotées d’importants pouvoirs de décision, en organisant des
référendums locaux.
Le principe avait été formellement énoncé par la
Constitution adoptée en octobre 2005.

Dans une tentative
d’apaisement, mais qui pourrait aussi bien générer de nouveaux blocages, les
députés ont approuvé, fin
septembre, un compromis selon lequel la Constitution pourra être révisée
.
Les sunnites devraient s’efforcer d’y introduire des règles de limitation,
notamment en plafonnant le nombre de provinces autorisées à se constituer en
région. Une autre revendication concerne le partage équitable des richesses
nationales.

Une Commission
chargée de la révision a été mise en place, ainsi qu’un calendrier. La révision
de la Constitution doit être prête dans un an et le fédéralisme ne s’appliquera pas avant dix-huit mois.

Leave a Reply