Manifestazioni in Spagna contro la riforma delle pensioni

Spagna, pensioni, sciopero
Le Monde       100225

Manifestazioni in Spagna contro la riforma delle pensioni

●    Spagna. La riforma pensioni e il piano di austerità di €50 MD, volto a ridurre il deficit statale dall’11,4 a 3% del PIL in tre anni, sono punti centrali per il rispetto del piano di stabilità UE, e attesi da mercati e istituzioni internazionali.

●    Per la prima volta dalla salita al potere nel 2004 del governo socialista di Zapatero (PSOE), manifestazioni sindacali unitarie di massa a Madrid, Barcellona e Valenza,

o   decine di migliaia i manifestanti contro il progetto di riforma delle pensioni (secondo un recente sondaggio sarebbe contro di esso l’84% degli spagnoli, e oltre la metà pronti ad uno sciopero generale) che prevede l’innalzamento dell’età pensionabile da 65 a 67 anni, annunciato il 29 gennaio senza previa concertazione.

o   Il governo Zapatero non era stato contestato dai sindacati né a seguito del forte aumento della disoccupazione, al 20%, né per la facilitazione delle procedure di licenziamento.

o   I sindacati UGT (Unione generale dei lavoratori) e CC.OO (Commissioni Operaie) hanno indetto altre manifestazioni in diverse altre città fino al 6 marzo.

– È stata cancellata dal progetto di legge la disposizione sul prolungamento del periodo di contribuzione.

– Alcuni dei razionali alleati del PSOE (Izquierda Unita, gli indipendentisti catalani di Esquerra republicana de Catalunya, ERC, e il partito nazionalista basco, PNV) hanno chiesto il ritiro completo del progetto di legge.

– Il margine di manovra di Zapatero sulla riforma delle pensioni è ristretto, causa l’invecchiamento della popolazione, nel 2049 1/3 spagnoli sarà ultra 65.

Secondo uno studio del ministero spagnolo per il bilancio (Gestha) (23.2.2010), l’economia in nero si è sviluppata nel 2009, +0,7 punti, al 23,3% del PIL; la crisi ha causato un aumento dell’evasione fiscale, in particolare dell’IVA (-29,8%) e delle imposte sulle imprese (-23,1%).

Le Monde       100224
Manifestations en Espagne contre la réforme des retraites

LE MONDE | 24.02.10 | 14h43 • Mis à jour le 24.02.10 | 14h43

Madrid Correspondant

–   Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté, mardi 23 février à Madrid, Barcelone et Valence, contre le projet de réforme des retraites du gouvernement espagnol, qui prévoit notamment de relever l’âge légal de départ de 65 à 67 ans. D’autres rassemblements "pour la défense des pensions" sont prévus dans plusieurs autres villes du pays d’ici au 6 mars à l’appel des deux principales centrales syndicales, l’Union générale des travailleurs (UGT) et les Commissions ouvrières (CC.OO).

–   La participation n’a sans doute pas été aussi "massive" que l’espéraient les organisateurs contre "la terrible erreur" du gouvernement, mais c’est la première fois, depuis son arrivée au pouvoir en 2004, que le chef du gouvernement socialiste, José Luis Rodriguez Zapatero, doit faire face à une mobilisation unitaire des syndicats. Ni l’hémorragie des emplois causée par la crise depuis deux ans (près de 20 % de chômeurs) ni même l’annonce récente d’un assouplissement possible des procédures de licenciements n’avaient rompu l’harmonie entre son exécutif et les organisations de travailleurs.

–   Ces dernières n’ont pas apprécié que la réforme des retraites ait été annoncée sans concertation préalable, le 29 janvier, dans la foulée d’un plan de rigueur destiné à rassurer la zone euro sur la fiabilité de l’économie espagnole après la défaillance grecque. "Les marchés financiers poussent le gouvernement à changer de monture au milieu du gué, mais quand on fait cela, généralement, on est emporté par le courant", a averti Candido Mendez, le leader de l’UGT, un syndicaliste pourtant si proche du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) que l’opposition le qualifie souvent de "ministre-bis du travail". Le Parti populaire (PP, droite) a d’ailleurs salué, non sans ironie, "l’effort des syndicats pour réveiller le gouvernement".

L’exécutif socialiste, au plus bas dans les sondages, a renoncé à passer en force. A la veille des manifestations, M. Zapatero a répété qu’il "écoute" les syndicats et qu’il "ne gouverne pas avec des décrets", mais il a du mal à les convaincre d’entamer des négociations.

–   Si la disposition très controversée de l’allongement de la période de calcul du montant des pensions a été retirée du projet, le principe du recul de l’âge légal à 67 ans ne passe toujours pas. Environ 84 % des Espagnols y sont opposés, selon un sondage récent, et plus de la moitié sont prêts à appuyer une grève générale sur ce thème.

"Nous ne sommes pas de ceux qui rompent la paix sociale, ni qui souhaitent le faire dans l’avenir, mais cela dépendra beaucoup des propositions et des positions du gouvernement", a souligné Candido Mendez, ajoutant qu’il n’existe "aucun point d’entente" pour amorcer un dialogue.

–   La réforme est "inutile et dommageable", selon Ignacio Fernandez Toxo, secrétaire général des CC.OO, car les Espagnols ont déjà "une protection sociale de deuxième ou troisième catégorie". Au Parlement, des alliés traditionnels du PSOE, comme Izquierda Unita (IU, écolo-communistes), les indépendantistes catalans d’Esquerra republicana de Catalunya (ERC) et le Parti nationaliste basque (PNV), ont demandé le retrait pur et simple du projet.

–   Pour José Luis Rodriguez Zapatero, il s’agit d’un débat "sur le long terme, qui n’a rien à voir avec la crise". Toutefois, sa marge de manoeuvre est étroite. La réforme des retraites est nécessaire pour la sauvegarde du système en raison d’une démographie très défavorable : un Espagnol sur trois aura plus de 65 ans en 2049. Surtout, elle constitue un élément clé du plan de stabilité que l’Espagne a présenté début février à Bruxelles. La capacité de Madrid à mener à bien cette réforme, comme le plan d’austérité de 50 milliards d’euros visant à ramener sur trois ans le déficit public de 11,4 % à 3 %, est scrutée de près par les marchés et par les institutions internationales.

Présent à Madrid, mardi 23 février, le secrétaire général de l’OCDE, Angel Gurria, n’a pas manqué de rappeler que "les projets de réforme sociale qui se débattent actuellement sont plus nécessaires que jamais". Pour lui, la réforme des retraites est "un signal indispensable" pour rassurer les marchés sur la volonté du gouvernement espagnol de s’attaquer aux déficits. Au cours de cette journée, M. Zapatero, qui assure la présidence tournante de l’Union européenne, a reçu l’appui de la nouvelle Commission européenne, en visite dans la capitale espagnole. Son président, José Manuel Barroso, a affirmé sa "pleine confiance dans l’économie espagnole".

Jean-Jacques Bozonnet

Une économie souterraine qui se développe

–   Le poids de l’économie souterraine en Espagne a connu une augmentation en 2009 à cause de la crise économique. Elle représenterait 23,3 % du produit intérieur brut (PIB), selon une étude du syndicat des techniciens du ministère du budget (Gestha), publiée mardi 23 février : "La crise a entraîné une augmentation de l’évasion fiscale, provoquant une hausse de 0,7 point de pourcentage de l’économie souterraine." Les recettes de TVA et celles de l’impôt sur les sociétés ont été les plus affectées, en baisse de 29,8 % et de 23,1 % en 2009. – (AFP.)

Article paru dans l’édition du 25.02.10

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