Il gruppo sud-coreano Hyundai di fronte a ripetuti conflitti sociali

  • Dal 1°
    gennaio al 30 novembre 2006 ci sono stati 10 scioperi presso il gruppo coreano
    dell’auto Hyundai, di cui 9 definiti illegali perché politici: contro la firma
    di un accordo di libero scambio con gli USA, contro la nuova legge sullo
    statuto dei lavoratori a tempo parziale…
  • solo uno
    sciopero, durato 21 giorni, riguardava i salari.
  • A dicembre i
    50 000 salariati di Hyundai hanno organizzato manifestazioni e scioperi
    contro la riduzione di 1/3 della tredicesima, perché non raggiunti gli
    obiettivi di produzione prefissati per il 2006;
  • oggi si
    rifiutano di fare gli straordinari, a seguito della denuncia da parte della
    conglomerata Hyundai (chaebol) di 22 rappresentanti sindacali che avrebbero
    aggredito i guardiani.
  • La direzione
    imputa a questi scioperi la perdita di €1253MD, con riduzione degli obbiettivi
    di produzione del 5% (compreso la filiale Kia Motor).

Sindacalizzazione

  • Il 75% dei
    salariati di Hyundai Motor, secondo gruppo della Corea del Sud, è
    sindacalizzato;
  • Nei 10
    chaebol sudcoreani il tasso di sindacalizzazione non supera il 40%, e nel
    complesso dei salariati sudcoreani è attorno al 12%.
  • Nel 2005
    l’11,9% dei salariati sudcoreani era sindacalizzata, contro il 23,3% del 1989 e
    il 17,3% del 1987; si contano 5971 diverse organizzazioni sindacali.

Scioperi:

  • nel 2005 ci
    sono stati 287 movimenti di scioperi, nel 1987 ce n’erano stati 3741.

Storicamente
le lotte operaie in Sud Corea sono state legate alla lotta per la democrazia:

  • nel 1953 una
    legislazione di ispirazione americana garantiva i diritti sindacali, i militari
    che hanno preso il potere negli anni 1960 li hanno limitati fino a vietare lo
    sciopero nel 1980;
  • i chaebol da
    parte loro applicavano una gestione del personale molto rigida.
  • Nel 1987
    ebbe luogo un’importante svolta nell’azione sindacale sudcoreana:
  • sotto la
    pressione delle manifestazioni studentesche e internazionale si dimette il
    presidente Chun Doo-hwan, sostituito da Roh Tae-woo, inizia un processo di
    democratizzazione,
  • in seguito a
    3749 conflitti di lavoratori vengono riconosciuti i sindacati liberi e
    restaurato i diritto di sciopero.
  • Si formano
    le prime organizzazioni zincali. La Korean Confederation of Trade Unions
    (KCTU), oggi il maggiore del paese con circa 800 000 iscritti, nasce nel
    1994 con l’unione dei gruppi nati nelle lotte del 1987; tra le organizzazioni
    membri del KCTU vi è il HTUC, Hyundai Trade Union Council.
  • La KCTU si
    considera un “movimento sociale per la democrazia” e rivendica un forte
    coinvolgimento nella vita politica; ha ottenuto il riconoscimento ufficiale
    alla fien delle lotte 1996-97, quando il paese venne bloccato da uno sciopero
    generale;
  • il movimento
    era iniziato contro leggi che vietavano il diritto di associazione dei
    funzionari e la pluralità sindacale.
  • Secondo
    alcuni osservatori l’attività sindacale avrebbe ripreso forza alimentata dalle
    ineguaglianze e dalle preoccupazioni economiche, con un rallentamento della
    crescita al 4,5%, e la previsione di maggiori ristrutturazioni.
  • Hyundai ha
    venduto 3,850 mn. di autoveicoli nel 2006; è il 6° costruttore automobilistico
    mondiale

Le Monde            070105

Le sud-coréen Hyundai confronté à des conflits sociaux à répétition

TOKYO CORRESPONDANCE

Chez Hyundai Motor, aujourd’hui, les salariés syndiqués
refusent de faire des heures supplémentaires et de travailler le week-end.
Après avoir menacé de faire grève, vendredi 5 janvier, ils ont finalement
reculé
.

La veille, la
direction avait décidé de porter plainte contre 22 responsables syndicaux.
Ces représentants du personnel du constructeur automobile sud-coréen sont
accusés d’avoir agressé des gardiens
et un responsable de l’entreprise lors
de manifestations le 3 janvier.

Cet épisode reflète
le climat de tension sociale qui règne au sein du conglomérat (chaebol)
entre la direction et les 50 000 salariés
. Des manifestations, et des
grèves en décembre, ont été organisées pour protester contre une réduction
d’un tiers des bonus de fin d’année. Une mesure qui sanctionne le non respect
des objectifs de production fixés pour 2006.

–    L’année 2006 a été marquée par une longue
série de conflits sociaux. Entre le 1er janvier et le 30 novembre, Hyundai a
dû faire face à 10 grèves.
Neuf d’entre elles étaient illégales,
parce qu’elles répondaient à des motivations politiques (opposition à la signature d’un
accord de libre-échange avec les Etats-Unis ou à la loi sur le nouveau statut
des employés à temps partiel
…).

–    Une seule, qui aura duré 21 jours,
concernait les salaires
.

D’après la direction
du groupe, ces grèves sont à l’origine de la perte de Hyundai en 2006, estimée
à 1 520 milliards de wons (1,253 milliard d’euros). De fait, en raison des
arrêts de travail, l’entreprise et sa filiale Kia Motor ont dû réduire leurs
objectifs de production de 5 %.

Les problèmes de
Hyundai Motor – qui avait déjà subi une grève coûteuse en 2003 –

–    témoignent
de la force des syndicats sud-coréens. D’après l’administration, 75 % des
salariés de ce conglomérat, le deuxième en Corée du Sud, adhèrent à une
organisation syndicale
.

–    Dans les 10 chaebols sud-coréens, le taux
de syndicalisation ne dépasse par les 40 %. Et, dans l’ensemble de la société,
il s’établit autour de 12 %.

DES LUTTES
POLITIQUES AUSSI

Les mouvements
sociaux qui ont agité l’entreprise en 2006 montrent à quel point les syndicats
sont des acteurs importants de la vie politique sud-coréenne.

–   
Historiquement,
les luttes des travailleurs sont indissociables des combats pour la démocratie.
En 1953, une réglementation d’inspiration américaine garantissait les droits
syndicaux
.

–    Mais les militaires, qui se sont succédé à la tête du
pays dès les années 1960,
ont restreint ces droits jusqu’à interdire les grèves en 1980. Dans le
même temps, les chaebols recourraient à des méthodes de gestion du personnel
très dures
.

–    C’est en 1987 qu’a lieu le grand tournant
de l’action syndicale sud-coréenne. Roh Tae-woo devient président à la place de Chun Doo-hwan, contraint de
quitter son poste sous la pression des manifestations étudiantes et de la
communauté internationale
.

–   
Un processus
de démocratisation s’engage. Le pays reconnaît les syndicats libres et restaure
le droit de grève.
Cette année-là, il connaîtra 3
749 conflits
.

–    Les premières organisations syndicales se
structurent. La KCTU,
Korean Confederation of Trade Unions
, aujourd’hui principal groupement du
pays – il revendique près de 800 000 adhérents
– verra le jour en 1994, au terme du rapprochement des groupes nés
des luttes de 1987
. Parmi les organisations membres de la KCTU figure le
HTUC, le Hyundai Trade
Union Council
.

La KCTU se considère comme "un mouvement social pour
la démocratie"
et
revendique une implication forte dans la vie politique. Elle a obtenu la
reconnaissance officielle des autorités au terme des luttes de 1996-1997, quand
le pays a été bloqué par une grève générale. Ce mouvement avait commencé après
l’adoption par le gouvernement du président Kim Young-sam de textes de loi
interdisant notamment le droit d’association des fonctionnaires et la pluralité
syndicale.

–    Certains observateurs considèrent que
l’action syndicale coréenne connaît un regain d’activité. Le creusement des inégalités
et les inquiétudes sur l’économie alimenteraient ce mouvement.

Le Samsung Economic
Research Institute a dévoilé un rapport sur les "10 tendances qui
devraient marquer l’année 2007". Dans un contexte d’activité au ralenti – le gouvernement ayant revu ses
prévisions de croissance à la baisse à 4,5 %
– et de campagne pour
l’élection présidentielle de décembre, l’institut prédit un accroissement des
restructurations dans l’industrie. Il annonce aussi une hausse des mouvements
sociaux.

Philippe Mesmer

Chiffres

–   
Hyundai. Le
groupe sud-coréen a vendu 3,850 millions de véhicules en 2006. Parmi les
constructeurs automobiles, il occupe le sixième rang mondial – en intégrant sa
filiale KIA.
Il ambitionne de devenir le cinquième
d’ici à 2010.

Syndicalisation
en Corée du Sud
.

En 2005, 11,9 % des salariés sud-coréens étaient adhérents
à une organisation syndicale
,
contre 23,3 % en 1989
et 17,3 % en 1987,
année de la démocratisation. On recense 5 971 organisations différentes.

Mouvements de
grève.
En 2005, le pays a
connu 287 mouvements de grève. En 1987, il y en avait eu 3 741.

Article paru dans
l’édition du 06.01.07

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